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mercredi 20 novembre 2024

Symposium international... et décrochage !

 

J’ai assisté lundi au symposium international « l’enseignement des mathématiques dans le monde », à l’institut Henri Poincaré (ce symposium fait suite à la publication du numéro 93 de la Revue internationale d’éducation de Sèvres, consacré à ce thème).

Les interventions des six intervenants ont été tout à fait passionnantes et vous en retrouverez l’essentiel dans le numéro 93 déjà cité :)

 Je voudrais simplement revenir sur une remarque rapide de Pierre ARNOUX (professeur de mathématiques, Université d’Aix-Marseille) à laquelle j’ai failli réagir sur place… et puis je me suis tout de même raisonné : prendre le micro pour quelque chose d’aussi superficiel, non !

 Mais ici, je peux, n’est-ce pas ?

 Pierre ARNOUX énumérait les très nombreuses réformes, depuis 40 ans, de l’enseignement des mathématiques dans le secondaire, en France. Et il a eu (à peu près) cette phrase superbe :

 cette succession de réformes nous fait évoluer dans un système turbulent alors qu’il devrait être laminaire.

 Et c’est là que j’ai réagi tellement cette image me parlait : certain(e)s d’entre vous le savent peut-être, j’ai longtemps piloté des avions de tourisme, j’ai même co-fondé avec un ami une toute petite école de pilotage où je donnais des cours de « technique du vol » et où j’insistais en particulier sur les dangers du « décrochage » – qui n’est pas, comme trop d’élèves-pilotes le croyaient, lié à la vitesse de l’avion mais à son angle d’incidence.

 En soi, si on vole suffisamment haut, « décrocher » n’a rien de catastrophique et la plupart des pilotes s’y sont entraînés. Pour un petit avion un décrochage lui fait perdre environ 200 m d’altitude et durant cette chute, les commandes ne répondent plus… mais il suffit d’attendre que l’avion se rééquilibre de lui-même et lorsque les commandes réagissent à nouveau de NE PAS déclencher un nouveau décrochage par une fausse manœuvre (la plus classique étant de tirer comme un dingue sur le manche pour relever le nez de l’avion !)

 Qu’est-ce que le « décrochage » ? Le passage d’un écoulement laminaire de l’air sur les extrados des ailes à un écoulement turbulent.

 Et ce qui se passe avec les réformes de notre enseignement ressemble terriblement à ça. Chaque nouvelle réforme engendre une turbulence, chaque turbulence entraîne de nouveaux décrochages… scolaires.

 Si un pilote fait décrocher son avion à une altitude de 1000 m ce n’est pas dramatique. Ça le devient si à chaque velléité de rééquilibrage de l’avion il le fait à nouveau plonger.

 Il y a 40 ans le système scolaire français planait haut dans le ciel…

 

Philippe Colliard

mardi 5 novembre 2024

Et un nouveau livre, un !

 

Et si je me faisais un peu de pub ?  

https://www.lesmathscommejelesaime.fr/

 

 Le premier volume des « maths comme je les aime » est paru juste à temps pour les journées nationales de l’APMEP. Je commence à avoir quelques retours et j’ai adoré celui-ci :

Enfin quelqu'un qui ose sortir un peu des rangs des maths scolaires !
Avez-vous proposé cet ouvrage à des collégiens et si oui, ont-ils eu quelques "révélations", quelques "aaaaaaahhhhhhhhhhh d'accord" ?

La forme conversationnelle "schizoïde" est parfois un peu lourde mais c'est bien de mettre en avant l'importance de la dialectique dans les maths (que ce soit entre 2 mathématiciens ou dans la tête d'un seul).

La démonstration du théorème de Pythagore par Polya à la fin est stupéfiante. Par contre, je doute que des collégiens la comprennent vraiment. Mais c'est super de mettre des petites pépites comme celle-là dans le livre.

… … …

Votre travail mérite d'être davantage connu en France.

 

(Cette dernière phrase m’a fait sourire... un peu jaune !

Pour en comprendre le sel légèrement amer il faut cliquer sur le lien tout en haut de https://www.lesmathscommejelesaime.fr/ :

🙄🙄 Mais QUI peut bien télécharger ces épisodes ? 🤔 ??)

 

J’ai évidemment – et chaleureusement – répondu à ce professeur !

 

À bientôt peut-être ?

Philippe Colliard

 

PS : les élections américaines et quelques petits soucis de santé m’ont un peu bousculé ces deux derniers mois mais promis, l’épisode /15 sera publié dans moins de 15 jours.

mercredi 7 août 2024

Les maths comme je les aime /14

 


Cliquez sur l'image

 

En travaillant sur une  graduation géométrique d’une droite d dont à l’origine tous les points étaient « éteints », l’épisode 5 en avait « allumé » les points-entiers (à l’aide d’un robot-arpenteur) et l’épisode 6 les autres points-rationnels (à l’aide des harpes de Thalès).

J’avais conclu cet épisode 6 par :

Avons-nous achevé d’allumer la droite d ?

Non, loin de là (et vous le savez, bien sûr) mais comme le dirait Kipling, ceci est une autre histoire : les points et les nombres irrationnels apparaîtront en temps voulu… et ce temps est encore loin (je ne voudrais pas être désobligeant pour eux mais pour l’instant nous pouvons tout à fait nous en passer)

Le temps est enfin venu d’enrichir cet éclairage de la droite, d’en allumer quelques points irrationnels. Pourquoi maintenant ? Parce que l’épisode 12 (les spectres) et l’épisode 13 (le théorème « de Pythagore ») m’ont apporté les deux outils qui me manquaient encore pour m’y atteler.

 . . .

La suite de l'épisode /14 est ici ...

 

Mais peut-être prenez-vous le train en route ? Si vous avez raté les stations précédentes... ou si vous voulez découvrir les suivantes

retrouvez ici la progression du voyage 🙂

 

Merci de votre fidélité et peut-être à bientôt ?

Philippe Colliard     Qui je suis