Mes convictions ne sont, comme leur nom l’indique, que des convictions, rien d’autre que mon jeu personnel d’axiomes. Si parfois je semble généraliser, c’est uniquement pour ne pas constamment répéter « pour moi… » : je l’ai déjà dit en beaucoup d’endroits et à de multiples occasions, je ne détiens pas de « vérité absolue » et je conçois tout à fait que d’autres convictions, d’autres fonctionnements dans la vie conviennent… à d’autres.
Je ne fais pas de prosélytisme, je ne cherche ni à évangéliser ni à convaincre, je respecte nos différences à tous : j’essaie simplement de mettre à la disposition de celles et ceux qui voudraient s’y intéresser les clés de ce qui m’amène à dire ce que je dis, à agir comme je le fais.
Sans passion je n’aboutis à rien.
Elle est le fondement de ma vie, ce qui ne veut pas dire
qu’elle la justifie, ni qu’elle y suffise : pour paraphraser Georges Brassens,
sans travail, la passion n'est rien qu'une sale manie !
(« L'avait l' don, c'est vrai, j'en conviens, l'avait
l' génie, mais sans technique, un don n'est rien qu'une sale manie » –
G.B. : le mauvais sujet repenti)
L’enseignement est à l’évidence l’une de mes passions et je suis convaincu qu’elle lui est nécessaire :
enseigner sans passion c’est, pour faire court, accepter le copié-collé. Si enseigner se résume à suivre un manuel, à en dicter ou en reproduire le cours, à en proposer et à en corriger les exercices associés, la profession d’enseignant est condamnée à court ou moyen terme, l’intelligence artificielle sait ou saura bientôt très bien le faire.
Est-ce qu’un professeur passionné survivra à l’ère de cette intelligence artificielle ? Je n’en sais évidemment rien, j’ai toutefois deux certitudes :
- sans cette passion, il n’y survivrait pas
- avec elle mais sans un énorme travail, il n’y survivra pas non plus.
Quel travail ?
Un travail d’appropriation de ce qu’il
enseigne :
on ne peut pas enseigner bien ce qu’on connaît mal.
Un travail de rigueur personnelle :
le «
génie fou » peut être un personnage sympathique, mais un enseignement dans la
durée suppose de se contraindre à un cadre – certes personnel – strict,
construit sur le respect d’un programme d’enseignement et celui d’une
évaluation qui permette à chaque élève de s’épanouir.
À chaque élève : l’enseignement – tout au moins l’enseignement public – ne peut pas être restreint à quelques-uns.
Dans un court article récent, j’ai « parlé » de deux professeurs que je respecte énormément parce qu’ils allient passion et travail.
Je ne me le cache pas (eux peut-être non plus), d'une certaine façon ils pourraient être dangereux, tout comme j’ai
pu l’être :
un regard extérieur rapide sur leur enseignement ne s'intéresserait qu'à
leur « originalité », un professeur novice pourrait s’enthousiasmer pour cette
originalité et chercher à la copier… sans s’astreindre au travail qu’elle
nécessite – et qu’il n’imagine pas.
Mais des professeurs comme ceux-là - il y en a d'autres, bien sûr - sont essentiels : sans eux, la profession de professeur serait condamnée.
Ce qui ne veut malheureusement pas dire que leur existence suffira à ce qu’elle ne le soit pas.
À bientôt peut-être ?
et merci d’être fidèle à ce blog !
Philippe Colliard Qui je suis
PS pour « celles et ceux qui voudraient s’y intéresser » :
deux des articles que j’ai écrits reviennent sur ma perception de l’enseignement,
le goût des maths « Images des mathématiques » - CNRS
et la passion d’enseigner… et de partager « Les chantiers » - APMEP Île-de-France