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mardi 24 mai 2022

Je vais encore me faire des amis

 


Mes convictions ne sont, comme leur nom l’indique, que des convictions, rien d’autre que mon jeu personnel d’axiomes. Si parfois je semble généraliser, c’est uniquement pour ne pas constamment répéter « pour moi… » : je l’ai déjà dit en beaucoup d’endroits et à de multiples occasions, je ne détiens pas de « vérité absolue » et je conçois tout à fait que d’autres convictions, d’autres fonctionnements dans la vie conviennent… à d’autres. 

Je ne fais pas de prosélytisme, je ne cherche ni à évangéliser ni à convaincre, je respecte nos différences à tous : j’essaie simplement de mettre à la disposition de celles et ceux qui voudraient s’y intéresser les clés de ce qui m’amène à dire ce que je dis, à agir comme je le fais.

 Sans passion je n’aboutis à rien.

 Elle est le fondement de ma vie, ce qui ne veut pas dire qu’elle la justifie, ni qu’elle y suffise : pour paraphraser Georges Brassens, sans travail, la passion n'est rien qu'une sale manie !
(« L'avait l' don, c'est vrai, j'en conviens, l'avait l' génie, mais sans technique, un don n'est rien qu'une sale manie » – G.B. : le mauvais sujet repenti)

 L’enseignement est à l’évidence l’une de mes passions et je suis convaincu qu’elle lui est nécessaire :

 enseigner sans passion c’est, pour faire court, accepter le copié-collé. Si enseigner se résume à suivre un manuel, à en dicter ou en reproduire le cours, à en proposer et à en corriger les exercices associés, la profession d’enseignant est condamnée à court ou moyen terme, l’intelligence artificielle sait ou saura bientôt très bien le faire.

 Est-ce qu’un professeur passionné survivra à l’ère de cette intelligence artificielle ? Je n’en sais évidemment rien, j’ai toutefois deux certitudes :

-          sans cette passion, il n’y survivrait pas

-          avec elle mais sans un énorme travail, il n’y survivra pas non plus.

 Quel travail ?

 Un travail d’appropriation de ce qu’il enseigne :
on ne peut pas enseigner bien ce qu’on connaît mal.

 Un travail de rigueur personnelle :
le « génie fou » peut être un personnage sympathique, mais un enseignement dans la durée suppose de se contraindre à un cadre – certes personnel – strict, construit sur le respect d’un programme d’enseignement et celui d’une évaluation qui permette à chaque élève de s’épanouir.

À chaque élève : l’enseignement – tout au moins l’enseignement public – ne peut pas être restreint à quelques-uns.

 Dans un court article récent, j’ai « parlé » de deux professeurs que je respecte énormément parce qu’ils allient passion et travail. 

Je ne me le cache pas (eux peut-être non plus), d'une certaine façon ils pourraient être dangereux, tout comme j’ai pu l’être :
un regard extérieur rapide sur leur enseignement ne s'intéresserait qu'à leur « originalité », un professeur novice pourrait s’enthousiasmer pour cette originalité et chercher à la copier… sans s’astreindre au travail qu’elle nécessite – et qu’il n’imagine pas.

Mais des professeurs comme ceux-là - il y en a d'autres, bien sûr - sont essentiels : sans eux, la profession de professeur serait condamnée.

 Ce qui ne veut malheureusement pas dire que leur existence suffira à ce qu’elle ne le soit pas.

 À bientôt peut-être ?
et merci d’être fidèle à ce blog !

Philippe Colliard     Qui je suis

PS pour « celles et ceux qui voudraient s’y intéresser » :  

deux des articles que j’ai écrits reviennent sur ma perception de l’enseignement,

le goût des maths  « Images des mathématiques » - CNRS

et la passion d’enseigner… et de partager   « Les chantiers » - APMEP Île-de-France

 

1 commentaire:

  1. Parmi tout tes amis, j'espère être un ostensible bien que nous n'ayons pas encore eu le plaisir de rencontrer de visu.
    L'avantage des mathématiques, c'est qu'elle peut être l'objet de passion sans créer de jalousie. Je partage, donc.
    Amicalement.

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