A tale of two infinities, Both a like in dignity… (Shakespeare, Roméo et Juliette -
ou presque !)
Deux infinis, tous deux respectables...
Mais l'un des deux est immensément plus vaste que l'autre!
Le premier infini, le « petit », est celui de l'ensemble des nombres entiers naturels : ceux qui depuis des milliers d'années, servent à compter.
Les mathématiciens considèrent qu’il y a ℵ0 nombres entiers naturels ( « ℵ » est la première lettre de l'alphabet hébreu et « ℵ0 » se lit « aleph-zéro » )... ℵ0 n'est bien sûr pas lui-même un entier naturel, même s'il sert à les
« compter » : il n'existe pas d'entier naturel « ultime », plus grand que tous les autres. ℵ0 est le « plus petit des nombres infinis ».
Plutôt que « il y a ℵ0 nombres entiers naturels », les mathématiciens disent « le cardinal de l'ensemble des entiers naturels est ℵ0 » !
Mais c'est également
celui des nombres entiers relatifs :
les entiers naturels ET leurs opposés...
les entiers naturels ET leurs opposés...
C'est encore celui des
nombres décimaux (les positifs et les négatifs)...
Et c'est toujours celui des
nombres rationnels (les fractions - positives et négatives).
Oui, c'est le même
infini, ou, pour le dire autrement : il y a exactement autant d'entiers
naturels que d'entiers relatifs, de nombres décimaux ou de nombres rationnels !
Ce n'est évidemment
pas évident : le « simple bon sens » nous dit que, puisque les entiers sont des
fractions particulières (celles dont, sous forme irréductible, le dénominateur
est 1), et puisqu'il y a beaucoup d'autres fractions, il doit y avoir bien plus
de fractions que de nombres entiers naturels.
Mais le simple bon sens se trompe - ou nous trompe - tout comme il nous trompe lorsque nous croyons qu'un grand segment a plus de points qu'un petit...
Mais le simple bon sens se trompe - ou nous trompe - tout comme il nous trompe lorsque nous croyons qu'un grand segment a plus de points qu'un petit...
Et comme pour les
segments ( un grand segment a-t-il plus de pointsqu'un petit ?),
tout
repose sur le sens du mot « autant ».
Le second infini, le «
grand », est celui de l'ensemble des nombres réels...
Et non, ce n'est pas le
même que l'autre infini : les mathématiciens
considèrent qu’il y a ℵ1
(« aleph-un ») nombres réels… Ou, pour être exact, ils considèrent que, si on accepte « l'hypothèse du continu », il y a ℵ1 nombres réels... Ils préfèrent dire que le cardinal de l'ensemble des nombres réels est ℵ1 !
(Appliquée à l'ensemble des entiers naturels et à celui des nombres réels, « L'hypothèse du continu » affirme qu'il n'existe pas d'ensemble dont le cardinal est « coincé » entre celui du premier ensemble et celui du second : strictement supérieur au premier et strictement inférieur au second...
Pourquoi « hypothèse »
? Parce que, tout comme la géométrie, les ensembles de nombres s'étudient à
partir d'axiomes...
Et personne, à partir
des axiomes utilisés actuellement - anticipés par Georg Cantor puis formalisés
par Ernst Zermelo et Abraham Fraenkel, ne peut prouver que cette affirmation
est vraie, ni d'ailleurs qu'elle est fausse : elle est «indécidable». Peut-être y verra-t-on un jour un axiome ?).
En cliquant sur « ébauches, servez-vous » , puis sur « deux infinis
», vous accéderez à un petit fichier de deux pages : la première page illustre
une démonstration classique du fait qu'il y a autant de nombres rationnels que
d'entiers naturels.
La deuxième page
illustre la démonstration tout aussi classique (la « diagonale » imaginée par Georg
Cantor) du fait qu’il y a plus de réels que d'entiers naturels.
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collègues ou passants qui passent, ces pages sont à votre disposition,
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À bientôt,
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À bientôt,
Philippe Colliard.