… Dernières impressions.
Ensuite, promis, je tourne la page : les prochains articles
porteront sur les maths !
Je n'aime pas particulièrement « partir à la retraite » - je
n'aime déjà pas particulièrement les longues vacances, alors...
Mais je m'y ferai, bien sûr.
Là, je voudrais juste revivre deux beaux moments...
Et très
rapidement un troisième, plus mitigé.
Mardi 24 juin, tout d'abord.
À 10 heures, mon dernier cours
avec les troisièmes... Et un élève, un seul élève, « rangé » dans le couloir,
devant l'entrée de ma salle. Le cœur un peu gros, je lui dis tout de même de
rentrer ; je laisse évidemment la porte ouverte, dans l'attente (l’espoir ?)
d'éventuels retardataires.
Yan Wu s'assied au premier rang, me dit qu'il
aimerait revenir sur les fonctions affines. Pourquoi pas ? Je lui demande de
m'attendre, je prends le risque très mesuré de le laisser deux minutes seul – il
n'a vraiment rien d'un dangereux agitateur – pour aller lui imprimer quelques
pages.
Mais en revenant vers la salle, j'entends la CPE crier : « Monsieur
Colliard, vite ! Il y a un problème avec Yan Wu ».
Coup de panique, évidemment. Catherine, la CPE, ne m'appelle « Monsieur Colliard » que
dans les instants graves. Je me précipite. Elle est là, devant la porte, l'air
inquiet.
Mais Yan Wu me semble tout à fait normal ! Je lui demande ce qu'il y
a, il commence à me dire quelque chose comme « à propos des fonctions
affines... », de soulagement, je suis presque désagréable...
Et là, toute la
classe déboule dans mon dos, avec ses autres profs, m’entoure, me brandit un
T-shirt blanc surchargé de signatures et de commentaires, et commence à me chanter
une chanson idiote !
Une très belle dernière heure de cours (mais nous n'avons pas
beaucoup parlé des fonctions affines).
Mercredi 2 juillet, ensuite.
Le déjeuner de fin d'année,
offert par l'amicale du collège et traditionnellement précédé des cadeaux aux
nouveaux parents et des adieux aux stagiaires et aux partants.
Les partants, il y en avait 5. Trois agent(e)s de service –
Christine, Rakya et Serge – Et deux
profs : Morgane, qui « mutait » ... Et moi, qui faisais un peu plus
que muter.
Ça a commencé plutôt fort : Christine pleurait et Morgane – l’une
des profs les plus aimé(e)s du collège – serrait les dents pour ne pas l’imiter.
Puis mon tour est venu. Alain, le principal – et un ami ! –
m'a exécuté dans un discours de trois pages.
Ensuite, ils s'y sont tous mis :
dans une sorte de chorale semi-improvisée (et horriblement discordante), j'ai
eu droit à une chansonnette tendrement kitsch, à un slogan fièrement arboré, au
premier rang, par trois complices, à quelques perruques aux longs cheveux
argentés, supposées rappeler ma crinière...
Et même, porté par Catherine (oui,
la CPE), à un T-shirt imprimé «… Donc, d’après… ».
… Et oui, j’ai également serré les dents …
Et le troisième moment ?
La « réception du corps enseignant » à la mairie de
Courbevoie :
une centaine de personnes, sagement assises, écoutent le
discours de l'adjoint à l’enseignement, puis du maire. Puis, rapidement, la
remise des médailles de la ville à une dizaine de partants. Dont deux « médailles
d'or » : la première pour une inspectrice du primaire; la deuxième pour moi – ou,
plus exactement, pour mes 39 ans de présence à Courbevoie – accompagnée de mots très gentils de l'adjoint à l'enseignement.
"Ma" médaille est également accompagnée
d'un petit carton qui vante sa qualité... Et d'une étiquette, marquée à mon nom
et scotchée au verso.
Courbevoie n'aurait donc pas les moyens de faire graver
ses médailles ?
Non, je ne veux pas finir là-dessus.
Alors une pensée reconnaissante pour les représentants des deux fédérations de parents d'élèves qui, au dernier C.A., m'ont offert un excellent whisky.
Qu’ils en soient ici remerciés… A votre santé, à tou(te)s !