Quels sont
les prérequis nécessaires pour pouvoir lire ce livre ?
Cette
question m'exaspère. Elle peut avoir du sens pour un manuel ou pour un cours.
Elle peut également en avoir pour une nouvelle ou un roman dont l'intrigue
suppose la connaissance d'une société. Elle peut certainement en avoir dans de nombreuses
autres circonstances...
Mais pour
une construction axiomatique de la géométrie ? Une construction qui part du sol
lui-même ? Une construction qui définit patiemment chacun des objets, chacun
des mots qu'elle utilise - uniquement à partir des objets et des mots qu'elle a
déjà définis - et du langage courant ?
Pour
lire ce livre, les seuls prérequis sont : savoir lire et l'aborder avec
curiosité.
Oui,
un enfant de 12 ans peut lire ce livre et en tirer profit.
Pas d'une traite, bien sûr, et pas tout ! Mais suffisamment pour s'y intéresser.
Pas d'une traite, bien sûr, et pas tout ! Mais suffisamment pour s'y intéresser.
Avant
que notre société ait inventé les « romans à consommer » - romans pour 10 ans,
romans pour 14 ans - les écrivains écrivaient pour écrire avant d'écrire pour
vendre. Et si leurs ouvrages étaient intéressants, ils se vendaient. De « 7 de
à 77 ans », disait « le journal de Tintin ». A l'époque, 77 ans, c'était le
bout du monde !
Un
enfant de 12 ans a-t-il un esprit critique suffisamment développé et une culture
suffisante pour disséquer et critiquer tous les éléments d'un livre de
Jules Verne ou de Rudyard Kipling ? Non, certainement. Et pourtant, viendrait-il
à qui que ce soit l'idée de leur déconseiller la lecture de « 20 000 lieux sous les mers », de « l'île mystérieuse », des « histoires comme ça » ou de « Kim » (sans parler du « livre de la jungle ») ?
Entendons-nous
: je ne suis pas un grand écrivain. Je n'arrive pas à la cheville - que dis-je,
au talon ! - de Verne ou de Kipling, et j'admire leurs œuvres (sans, bien
souvent, partager leurs idées)...
Mais commencer à les lire, s'intéresser à ce
qu'ils racontent, exige bien plus de connaissances que d'aborder «… Donc, d'après... »
Ayant
précisé cela, je dois peut-être maintenant préciser que,
ne voulant pas voir ce livre catalogué « pour grands »,
je ne veux bien sûr pas non plus le voir catalogué « pour petits » :
ne voulant pas voir ce livre catalogué « pour grands »,
je ne veux bien sûr pas non plus le voir catalogué « pour petits » :
il est le résultat de dizaines d'années de réflexion et de recherches, de plus de quatre ans d'écriture. Si je l'ai écrit dans un langage accessible à des enfants de 12 ans, il s'agit, à ma connaissance, du premier ouvrage à proposer une construction intégralement démontrée de la géométrie élémentaire : j'espère que mes collègues seront nombreux à le lire, à s'y intéresser, à le critiquer - pour mon ego, de préférence en bien, mais les critiques négatives elles-mêmes ont leur intérêt !
J'espère
également que des adultes qui ne sont pas des professionnels de l'enseignement
y trouveront leur compte... Ne serait-ce que pour aider leurs enfants à
s'affranchir de l'idée extrêmement courante mais totalement fausse et nocive qu'il
faut avoir « la bosse des maths » pour réussir ses études secondaires.
Cela,
c'est une autre histoire, et j'y reviendrai dans un prochain article.
Philippe Colliard.
Philippe Colliard.
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