Voilà, c’est fait, le tome 1 de mon cours de mathématiques
pour le cycle quatre (5e, 4e, 3e) est achevé.
Je n’y touche plus (en tout cas pour pas mal de temps) !
Comme l’indique le bandeau sur votre droite, il porte sur
les nombres et le calcul… et comme il ne l’indique pas, il suffit de cliquer
dessus pour accéder au livre numérique. Prenez le temps d’y jeter un coup d’œil
? (Oui, comme beaucoup d’ouvrages scolaires, son accès est libre – et il le
restera jusqu’à fin août. Sans inscription, sans code, sans rien. Et c’est
pareil pour «… Donc, d’après… », le bandeau juste au-dessus !)
Suis-je naïf, ou un rêveur incorrigible ?
La vie est compliquée. L’enseignement est compliqué.
Felix Klein dénonçait déjà une discontinuité fondamentale entre l’enseignement
des mathématiques au lycée et en université : de « vraies » maths pour le
supérieur, des maths « pratiques » pour le secondaire (un peu de pub : « Le goût des maths
» dans Images des mathématiques).
Mais il y a une autre discontinuité, à l’intérieur même
du secondaire, entre les « bons élèves » et… les autres. Une discontinuité qui
nuit à tous, particulièrement au collège : d’année en année, les programmes ont
été « allégés » dans l’espoir de ne laisser personne sur le carreau.
Dans un
sens, c’est une réussite : la très grande majorité des élèves quitte le collège
avec un diplôme.
Dans un autre sens, il me semble que c’est plutôt une
catastrophe. À force d’être allégés, ces programmes sont devenus des exemples de
subtilité machiavélique : au choix, ils peuvent être interprétés avec la
volonté de faire un petit peu de mathématiques ou avec celle de faire de l’occupationnel
(et tout de même, il le faut bien, des apprentissages de pratiques bien formatées).
Felix Klein proposait aux professeurs un ouvrage qui dès
le lycée traitait les mathématiques avec le même regard, les mêmes égards qu’à
l’université : des mathématiques universitaires « light »,
en quelque sorte, adaptées à l’éducation d’un public plus jeune. Mais PAS un
ensemble de techniques, d’« outils » pré-digérés, pré-appliqués.
Je suis évidemment très loin d’être un Felix Klein, mais
je rêve pour le collège d’un ouvrage similaire, et je viens d’en publier le
premier tome :
un cours qui s’adresse à tout le monde, qui ne sépare pas
les élèves en « bons » ou « le reste ». Un cours qui voudrait aider tous les
élèves, quel que soit leur niveau d’origine, à progresser en
mathématiques. Un cours accessible à tous, à tout moment avec une seule
condition préalable : accepter de s’extraire quelques minutes d’une société du divertissement,
de considérer les maths pour ce qu’elles sont, une science.
Et non, ça ne veut pas dire que ce livre est sinistre ! Pas
du tout… lisez le :)
Est-ce que je l’ai écrit dans l’idée d’entrer en
compétition avec les manuels scolaires ? Certainement pas : ces manuels forment
un tout pédagogique : un cours, des résumés, des modèles, des exercices.
Alors à quoi peut-il servir ? À accompagner ces manuels,
à les compléter, à expliquer les maths, pas seulement à les appliquer.
« Et vous croyez vraiment que des ados vont lire ça ? »
Oh oui, je le crois. Par expérience :
parlez « bébé » toute sa vie à un être humain,
il parlera bébé toute sa vie… mais ça ne veut pas dire que ça lui plaît !
Parlez technique et ludique toute sa scolarité de collège
à un ado…
À la suite d’un ancien article de ce blog, (Séquence émotion : une quatrième B magique ! ), j’ai reçu de nombreux mails de collègues qui s’interrogeaient sur ce qu’était
cette « méthode » mise en avant par mes élèves et qui semblait tant leur plaire,
et je n’ai jamais vraiment trop su quoi leur répondre. Maintenant, je crois que
je le sais : je parlais de mathématiques, comme s’ils pouvaient s’y
intéresser. Pas des applications des maths : des maths elles-mêmes, nous
construisions et nous observions ensemble les maths de leur niveau. Et ça
marchait, ils participaient. (Presque) tous.
Ce livre, c’est un peu le prolongement de « ma méthode ».
Un prolongement individuel, il suffit de s’y mettre, sans aucune condition
préalable.
Merci d’être fidèles à ce blog.
Dernière minute : mon ami Aziz El Kacimi a eu la
gentillesse de publier dans Images des mathématiques un article à propos de
mon livre ( Cours de mathématiques du cycle 4 : une belle référence ).
Philippe Colliard
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